Critique cinématographique #1 : Suicid Squad
Ce film est le 3e réalisé pour le DCEU (DC extended universe), l’action se passe après la mort de Superman et Amanda Waller craint l’apparition d’autres méta-humains beaucoup moins sympathique que notre cher Clark Kent et qui pourraient entre autre s’attaquer à l’humanité. Elle développe alors Task Force X, un projet réunissant une armada des pires criminels de l’univers DC afin de répondre aux éventuelles menaces que peuvent représenter les méta-humains ! C’est donc sous les ordres du colonel Rick Flag que Deadshot, Harley Quinn, El Diablo et d’autres méchants s’embarquent dans une mission suicide afin de terrasser une force surnaturelle maléfique sur le point de détruire le monde.
Que dire du film ?
Il va sans dire que ce film comporte plus de points négatifs que de points positifs et pourtant il ne m’a pas tant déplus que ça. Commençons par le négatif :
1/ Les personnages et leur développement.
A mon sens, c’est le plus gros bémol du film et ce pour plusieurs raisons. On est sensé avoir affaire à un escadron de super vilains, les pires de l’univers DC, des méchants tellement méchants qu’ils ont droit à une cellule spécifique dans une prison de haute sécurité… et en fait non. Ces vilains sont même carrément gentils, on retrouve tous les codes d’un bon film de super héros (l’amour, l’amitié, la famille… on a même droit à de la rédemption!) Bon, ça, passe encore, le pari du film était risqué et novateur, on peut pardonner parce que ça donne aux personnages un petit côté sympa.
Le gros problème vient plus du traitement des personnage: on s’attend à voir Suicid Squad ? Eh bien non, on a plus à faire à Deadshot le film avec apparitions régulières de Harley Quinn (ou plutôt de son cul) et quelques fois des autres… Deadshot occupe à lui seul presque 60% du film, ce qui rend son personnage assez énervant en soit. Au départ le personnage nous semble hyper cool, badass, mais plus le film avance et plus on se retrouve avec Will Smith qui joue Will Smith et non Deadshot : le père de famille aimant, le héros qui prend les rennes de l’escadron au détriment du pauvre Rick Flag…
Passons à Harley Quinn, qui est un personnage que j’affectionne beaucoup, et la raison pour laquelle j’ai décidé d’aller voir ce film… Là aussi ce fut une déception. Pas au niveau du jeu d’acteur, où pour ma part, il n’y a rien à redire tant elle s’imprègne du personnage, mais plutôt à ce que lui ont fait les scénaristes. Harley Quinn est hyper sexualisée, pour ne pas dire qu’elle ressemble à une pute, et il y a plus de plan d’elle de dos que de face (on se demande pourquoi…). La question est POURQUOI ? Pourquoi avoir privilégié un style vestimentaire pareil alors que Margot Robbie joue étonnamment bien ce rôle? A croire que les studios hollywoodiens craignent de ne pas avoir de succès sans montrer des seins et des fesses… L’actrice le dit d’ailleurs elle-même, elle a détesté ce costume. Pour parler du reste des personnages du Suicid Squad, ils sont quasiment inexistants, à l’exception probable de Rick Flag, et de El Diablo (nous évoquerons le Joker plus tard), comme pour Katana, dont l’histoire est racontée entre 2 lignes de dialogues. Ca nous donne un peu une impression de « zut, j’ai oublié d’insérer ça dans ma copie, bon tant pis, je vais le caser là en une phrase, le prof sera content ». Sauf que non, le professeur n’est pas content et à l’instar du spectateur, il n’y fait même pas attention.
Pour finir ce premier point, parlons des méchants. Alors mis à part notre enchanteresse, nous avons son frère. Ce frère, il ne sert à rien. Sans rire, il a un design horrible qui ressemble à un mélange entre Heimdall et le destructeur dans Thor 1 et à part titiller quelque peu nos (héros) vilains, et détruire des voitures et des briques en laissant des sortes de stalactites noirâtres bah… c’est tout, on s’en fiche de lui, il nous apparaît à peine 5 minutes à l’écran. On retrouve aussi dans ce côté obscur des espèces de bêbêtes recouvertes d’yeux (ou de pustules ?) qui nous donnent franchement plus envie de rire qu’autre chose, tant leur design est mauvais.
2/ l’exposition, ou la présentation des personnages :
C’est le moment où on entre dans l’intrigue et que les principaux protagonistes nous sont amenés… Comment vous dire… c’est la pire exposition à laquelle je n’ai jamais assisté, les personnages sont présentés à la chaîne par Amanda Waller, sans réelle pause entre deux et avec des temps inégaux, ce qui ne nous laisse ni le temps de nous y attacher, ni le temps d’apprécier leur histoire. Ils sont jetés dans l’intrigue comme on jette du pain à des canards. Mention spéciale pour Slipknot qui lui n’a même pas eu le droit à une présentation, arrivant un moment après tout le monde, faisant le gros dur et frappant une femme … eeeeeeeet qui meurt après avoir passé 5 minutes sur le terrain. Une mort qui certes peut provoquer le rire chez le spectateur, mais qui était somme toute prévisible.
3/ le scénario.
Ce scénario avait du potentiel. Avait, parce qu’à force d’accumulations de mauvais choix, il en devient mauvais. Il y a pleins d’incohérences dans ce scénario. Traitons d’abord le plus gros morceau, c'est-à-dire l’Enchanteresse. Tout d’abord, son adaptation n’est pas mais alors pas du tout fidèle aux comics, June Moon n’a jamais été archéologue et n’as pas rencontré Enchanteresse dans je ne sais quelle forêt située au fin fond du monde… Mais bon, c’est un choix de mise en scène, peut passer outre. Le problème ici, c’est que le personnage est très mal exploité. L’Enchanteresse a d’immenses pouvoirs, elle aurait pu tuer tous les membres du Suicid Squad en un claquement de doigts, mais non, ici, elle reste cantonnée à un rôle quasiment statique. A part effectuer une espèce de danse ridicule et d’être entourée d’effets spéciaux assez moches pour créer une machine informe sensée détruire les hommes (chose qui lui prendra tout le film) eh bien… rien. Le personnage est vide. Cela ressemble juste à un mauvais plagiat de X-men Apocalypse.
D’autres incohérences s’ajoutent au scénario, notamment avec le Joker et Amanda Waller. Lors de la scène où le Joker vient chercher Harley Quinn, on voit bien que l’hélico dans lequel il se trouve explose. Alors comment fait-il pour survivre? « Parce que c’est le Joker » ? Oui mais non. On aime le Joker, et il était prévisible qu’il n’allait pas mourir juste comme ça, mais tout de même, ce n’est que le Joker, un être humain (bon il s’est déjà arraché le visage et brisé lui-même la nuque dans les comics), mais ce n'est pas un extra-terrestre surpuissant comme notre Superman, il n’aurait tout simplement pas du survivre à une telle explosion. Pour ce qui est de notre exécrable Amanda, car ce personnage est détestable à tel point qu’on désire simplement qu’elle disparaisse, on se demande également pourquoi elle ne meurt pas. Elle a pourtant été capturée par l’enchanteresse qui s’est « servit » de son cerveau pour connaître des données militaires hyper confidentielles. Soit, elle avait peut-être besoin d’elle en vie pour lui soutirer ces informations… mais tout de même une fois que notre petite sorcière a eu ce qu’elle voulait, pourquoi l’avoir laissé en vie ? Autre point, lorsque l’escadron arrive pour sauver cette horrible bonne femme, pourquoi est-ce qu’elle tue tous ceux qui étaient avec elle ? Apparemment parce qu’ils les ralentiraient… mais pourquoi ne sont-ils pas simplement restés sagement où ils étaient en attendant que notre bande de joyeux vilains finissent le travail ? Et Deadshot qui assiste à la scène en rigolant, il ne se doute pas qu’il pourrait être le prochain sur la liste ? On ajoutera aussi à ces incohérences le fait que Diablo se transforme à la fin du film en une espèce de géant de flamme inca…C'est cool, mais encore une fois, pourquoi ?
On assiste également à de bons moments de flottements qu'on voit d’autant mieux au travers des scènes rajoutées qui sont un peu trop visibles. La scène où nos héros se retrouvent tous dans un bar après que Deadshot ait découvert la vérité sur June Moon et Rick Flag en est un très bon exemple (oui, on se souvient tous de cette loooooooooongue scène...)
4/ La promo du film.
Un petit mot rapide sur cette promo. Alors on nous a tanné tous les jours pendant presque un an avec des trailers hyper cool, des promesses d’un film de supers vilains etc… En fait les trailers nous donnent quasiment le scénario intégral, surtout en ce qui concerne notre Joker.
5/ Le Joker.
Parlons-en du Joker. Ce personnage ne sert strictement à RIEN. Il n’a aucune influence sur l’histoire, encore moins que le fameux frère de l’enchanteresse, c’est pour dire ! Au mieux, notre mister J. sert de background à Harley Quinn, mais la scène de l’hélicoptère ne sert à rien dans l’intrigue. En plus, si on cumule tout, il n’apparaît que 10-15 minutes à l’écran… sur 2h15 de film. Si on considère que la majorité de la promo du film à été faîte sur l’image du Joker et quand on voit à quel point Jared Leto s’est impliqué dans son rôle, c’est assez triste.
Voilà, maintenant que le négatif a été énoncé, passons aux points positifs du film !
1/ le Joker.
Et oui, nous retrouvons notre ami le Joker ! Pour moi, qui ne suis pas fan du tout de Jared Leto, il a été un réel coup de cœur. Pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il est fou : Jared Leto ne joue pas seulement un personnage fou, il l’est réellement, dès les premières secondes, on voit à quel point l’acteur s’est impliqué dans son rôle, ici, on ne voit que le Joker, contrairement à Deadshot où on ne voit que Will Smith. L’acteur sort complètement des interprétations précédentes qu’on a pu avoir au cinéma et ce jeu n’a absolument rien à voir avec celui d’Heath Ledger dans Batman The Dark Knight, Non, c’est quelque chose de nouveau, de différent. C’est un des seuls personnages vraiment crédible en méchant, il nous emporte dans sa folie et on hâte de le revoir, très vite.
2/ El Diablo.
Ce personnage est également un coup de cœur, de tous les membres du Suicid Squad, il est à mon sens le plus intéressant. On sent que ce personnage a de la profondeur et le fait qu’il reste en retrait dès les premiers combats nous intrigue, on a envie de le voir en action, de voir ce qu’il vaut réellement. Contrairement aux autres, il n’a pas l’air méchant, il le dit lui-même, il n’a plus envie de tuer ou de faire du mal, il cherche la repentance… on a envie de tout savoir sur lui et on ressent de l’empathie pour lui lorsqu’il nous raconte enfin son histoire (on regrette juste que celle-ci arrive aussi tard dans le film). Bon et puis il faut l’avouer, un gars qui contrôle les flammes c’est toujours Badass, alors quand en plus celui-ci a une telle histoire, on se demande pourquoi les studios n’ont pas cherché à plus exploiter ce personnage.
3/ L’univers du film.
Suicid Squad, c’est un film de super vilains qui doivent se comporter en héros. D’embler, on entre dans un univers complètement décalé on se demande comment ces méchants vont en arriver là, et c’est simple, ils n’ont juste pas le choix. Certes l’idée semble simple, trop simple, mais c’est justement cette simplicité qui est plaisante. On n’a pas besoin de se torturer les méninges, s’ils ne font pas ce qu’on leur ordonne, ils meurent simplement. Cela donne une impression d’inversion des rôles. Là où on éprouve de la sympathie pour des assassins et des psychopathes, on déteste les personnages qui sont sensés se battre du côté de la justice (on a tous détesté Amanda Waller, avouez le !).
Une des forces du film vient d’ailleurs de son univers pop, décalé et léger, amené notamment par Harley Quinn, qui est une vraie bouffée d’air frais et parfois par Boomerang. Ces deux là arrivent en quelques secondes à faire baisser la tension ambiante du film, ce qui n’est pas du tout une mauvaise chose. Depuis quelques années l’univers du DCEU avait tendance à être trop sombre, et entrait dans une sorte de « nolanisation » de ses films, Suicid Squad explose tout ça avec son humour et sa légèreté. Cet humour, c'est également une force, car bien que parfois lourd, il ne nous met pas mal à l’aise comme l’humour « en dessous de la ceinture » omniprésent du film Deadpool.
Le parti pris de mettre en avant d’autres personnages de l’univers DC, bien qu’ils ne soient pas exploités fait également plaisir, cela permet de faire découvrir des personnages qui ne sont pas forcément connus du grand publique ou des personnes qui ne lisent pas forcément de comics.
4/ La musique
Que dire de la musique… Il n’y a rien à redire, elle est géniale ! Toutes les chansons de l’album reflètent l’univers déjanté du film et bien que parfois mal utilisée, géniale. On a un mix de compositions originales et des reprises de qualité. On y trouve du Skrillex, Queen, Eminem… bref, cet album est bien cool et nous permet de passer un très bon moment.
En conclusion :
Ce film possède plus de points négatifs que de points positifs, notamment avec des méchants pas si méchants, beaucoup de bonnes idées non-exploitées et de gros problèmes dans la réalisation.
On peut également se demander à quoi sert le film. En effet, comme le précise le speech de départ, le Suicid Squad est créé dans le but de palier à la possible menace des méta-humains, qui pourraient être aussi fort que Superman… or on sait que Batman tient tête à Superman et que la Justice League ne va pas tarder à arriver… Alors à quoi sert ce film ? Concrètement à rien. On n’a pas besoin de cet escadron suicide de super vilains pour protéger la Terre et jouer les héros vu qu’on a déjà des super héros. Cependant, ce film nous permet toutefois de passer un bon moment, car oui, bien que le film présente de nombreux défauts, pour ma part, je l’ai adoré ! D’ailleurs bien qu’il se soit fait assassiné par la critique, il semble avoir été mieux accueillit par les particuliers.
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